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25 mai 2016

Le Pape vert - Miguel Ángel Asturias

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El papa verde (1954)

 

“Miguel Ángel Asturias, profondément enraciné dans son pays, le Guatemala, recrée dans ce roman le climat des Tropiques : chaleur, apathie, misère. Dans un style coloré, faisant image, l'auteur nous raconte le vie de Geo Marker Thompson, surnommé "le Pape vert", jeune yankee dévoré d'ambition qui, grâce à son audace, à sa totale absence de scrupule, à son génie d'exploiteur des faibles réussira à imposer au Guatemala la puissante compagnie américaine qui l'avait mandaté et "le Pape vert" régnera sur toutes les plantations de bananes.
– Le pape vert (quatrième de couverture)

 

Le Pape vert (1956) est un roman de l'écrivain et diplomate Miguel Ángel Asturias (1899-1974). Profondément attaché à son Guatemala natal, et fils d'un espagnol et d'une mère indienne opposés au régime dictatorial en place, Asturias a grandi dans une région retirée, bercé par l'imaginaire merveilleux des populations locales d'origine précolombienne.

En parallèle, et durant près d'un siècle, nombre de dictateurs ouvrent la voie aux grandes entreprises nord-américaines, et à la construction d'un grand réseau de chemin de fer. C'est notamment le dictateur Manuel José Estrada Cabrera qui sera au coeur de nombreux accords. Au pouvoir dès 1898, il fera l'objet d'un soulèvement dans les années 1920, auquel participera Miguel Ángel Asturias. Les petites exploitations sont réquisitionnées, obligeant les populations locales à se réfugier dans les terres. Le Guatemala devient le premier producteur de bananes des Caraïbes. La majorité du territoire et de l'économie sont alors aux mains de la United Fruit Compagny, installée depuis 1901. 

 

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Dans Le Pape vertMiguel Ángel Asturias va narrer comment sans scrupule et grâce à des ambitions démeusurées, un jeune nord-américain, Geo Marker Thompson, va construire un véritable empire et devenir le Pape vert, sorte de maître de l'exploitation bananière. Bien déterminé à exploiter le moindre lopin de terre, il arrive pourtant sur un bateau, en petit pirate agonisant.

Dans un contexte social et politique tendu, il fera face à deux types d'acteurs dans son ascension: des adjoints, des nord-américains le plus souvent, mais aussi des locaux, considérés comme des traîtres, capables de vendre leur pays; et des opposants, une population locale qui ne dispose pas de la force des armes. Un des ennemis du protagoniste se révelera particulièrement coriace: une nature luxuriante et indomptable, faisant l'objet de riches descriptions.

 

“Le Christ n'était pas citoyen nord américain. C'est pour ça qu'on l'a crucifié.”
                             – Le Pape vert

 

Malgré des noms fictifs, l'auteur se réfère à la véritable histoire de cet impérialisme américain contre lequel il mena une lutte acharné. Il intègre à son récit l'évocation de mythes précolombiens ou de courts poèmes. 

 

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"Le Pape vert" s'inscrit en réalité dans une trilogie. Le premier volume, l'Ouragan (1950) est un récit traitant des exploitants indépendants, avant l'arrivée des compagnies. Le troisième et dernier volume, Les Yeux des enterrés (1960) narre une double chute, celle du dictateur en place, Jorge Ubico (1878-1946), et celle de la compagnie bananière.  

Ce qui compte pour Miguel Ángel Asturias, c'est de révéler au monde la condition de son peuple. "Le Pape vert" est souvent considéré comme un Roman social, une œuvre qui, en instaurant une fiction réaliste, vise a dénoncer des problèmes sociaux et à en montrer les conséquences sur les personnes qui en sont victimes.

 Le Pape Vert, Miguel Ángel Asturias - Biblio Roman (4e)

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23 mai 2016

Narcos - Saison 1 (2015)

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Narcos est une série américaine de fiction diffusée sur Netflix, qui retrace la traque du célèbre baron de la drogue colombien Pablo Escobar (1949-1993) et du cartel de Medellín par la DEA (Drug Enforcement Administration). 

Cependant, il est clair que la première saison a des prétentions plus grandes que celles qu'un simple biopic. Elle parcourt une vingtaine d'années, de la fin des années 1970 jusqu'au début des années 1990, du départ de la production jusqu'aux déboires judiciaires de Pablo. Narcos ne se contente pas d'opposer deux points de vue manichéens, trafiquants contre agents fédéraux, mais plutôt une réflexion politique, militaire, judiciaire, médiatique, sentimentale, et même familiale. Le rôle et le poid de la famille reste des thèmes bien présents dans la série.

 

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La cocaïne de Pablo devient un véritable personnage, depuis son processus de fabrication, et jusqu'à la violence qu'elle provoque sur l'ensemble de la chaîne de distribution, entre cartels et entre consommateurs. De plus, les aspirations politiques d'un Escobar bedonnant et sans scrupules, incarné par l'excellent acteur brésilien Wagner Moura, vont rapidement venir se dresser au milieu du conflit déjà bien enlisé entre la Colombie et les États-Unis. La complexité des relations entre les deux pays est également incarné par le duo d'agents Steve Murphy (Boyd Holbrook) et Javier Peña (Pedro Pascal), bataillant chacun à leur manière dans la traque de Pablo.

Narcos fait voyager et n'a pas peur des contrastes : les quartiers pauvres de Medellín, Cali, la Chambre des représentants de Colombie, les demeures luxueuses, la forêt tropicale, les bureaux de police, Miami, l'ambassade américaine et même la fameuse "Cathédrale". Les actes des uns influencent et guident ceux des autres, et on se réjouit du cocktail explosif lorque ces mondes s'entrecroisent.

En plus d'une esthétique particulière qui transporte, la série démarre sur un générique envoutantTuyo par Rodrigo Amarante, une note apaisante avant d'entrer dans le vif du sujet.

 

  • saison 1 - 10 épisodes d'environ 50 minutes - disponible en intégralité depuis août 2015 sur Netflix
  • saison 2 - en production

 

 

 

22 mai 2016

Cent ans de solitude – Gabriel García Márquez

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Cien años de soledad (1967)

“A Macondo, petit village isolé d’Amérique du Sud, l’illustre famille Buendia est condamnée à cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades… Dans un tourbillon de révolutions, de guerres civiles, de fléaux et de destructions, elle vit une épopée mythique, à la saveur inoubliable, qui traverse les trois âges de la vie : naissance, vie et décadence… Ce roman époustouflant est un chef-d’oeuvre du XXe siècle”
– Cent ans de solitude (quatrième de couverture)

 

Le roman du colombien Gabriel García Márquez (1927-2014) relate la fresque historique et presque épique de la famille Buendía tiraillée entre grandeur et décadence. Sur sept générations, le lecteur suit l’évolution des membres de la famille, étroitement liée au village imaginé par l’auteur.

L’expansion progressive de Macondo amènera petit à petit l’activité commerciale, une population nouvelle, des découvertes, des avancées scientifiques, mais aussi des conflits politiques, militaires, des mythes, le chemin de fer ou des fléaux presque bibliques. Les conflits, massacres et guerres traversés par la famille et le village sont propres à la véritable histoire de la Colombie.

 

“Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Bendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d’une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d’une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des oeufs préhistoriques”
 Cent ans de solitude (Incipit)

 

Au fil des pages, c’est un véritable arbre généalogique de plusieurs étages que le lecteur se doit de mémoriser. Lire Cent ans de solitude, c’est relever un défi, celui ne pas se perdre aux frontières du réel et du surnaturel, celui de suivre des personnages dans une relation familiale complexe, avec des noms similaires mais des vies uniques, pourtant toutes unies par la solitude.

 

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L’influence des grands parents de celui qu’on surnommait Gabo" en Amérique du Sud est constamment présente dans Cent ans de solitude.

Son grand-père, colonel vétéran de la Guerre des Mille Jours (Colombie, 1899-1920), est une figure militaire respectée mais aussi un conteur hors pair. Il apporte à son petit-fils un savoir littéraire, culturel, historique et moral.

Sa grand-mère, d’origine indienne, participe à la construction du petit Gabriel García Márquez. L’écrivain est inspiré par sa manière de considérer les faits extraordinaires comme si ils étaient naturels.

La maison des grands-parents est pleine d’histoires fantastiques, de récits d’esprits et de prémonitions. Ignorés par le grand-père qui privilégie le savoir scolaire, ils alimenteront l’imaginaire du futur écrivain.

 

“L’atmosphère était si humide que les poissons auraient pu entrer par les portes et sortir par les fenêtres, naviguant dans les airs d’une pièce à l’autre”
– Cent ans de solitude

 

C’est à cet esprit qu’on associe le réalisme magique, un genre qui rend compte de l’insertion d’éléments “magiques” intégrant un environnement qualifié de vraisemblable : dans un cadre historique par exemple. Cent ans de solitude est considéré comme le roman le plus représentatif du genre.

Le réalisme magique est également associé au boom de la littérature latino-américaine (années 1960), un mouvement qui propulsera un groupe d’écrivains latino-américains (notamment C. Fuentes, M. Vargas Llosa ou J. Cortázar). Leurs œuvres seront largement diffusées en Europe et dans le monde.

Aujourd’hui vendu à des dizaines de millions d’exemplaires, ce roman époustouflant est traduit en 35 langues. Cent ans de solitude est défini par la critique comme le chef d’oeuvre de son auteur.

 

“Cent ans de solitude est un chef d’oeuvre et certainement l’un des meilleurs romans latino-américains à ce jour”
– Times 

 

Cent ans de solitude, G.G Márquez - Roman Poche Editions Points (8e)

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